Biwong Bane, le Préfet Tam Prescrit entente et travail comme recettes de développement

Respect des institutions étatiques et traditionnelles, préservation des acquis infrastructurels, culture du vivre-ensemble, promotion des initiatives de développement, inscription sur les listes électorales et établissement des actes de naissance aux enfants sont quelques points importants explorés, lors de la première phase de la tournée de prise de contact du Préfet Tam Likeng Richard Marcel, dans l’arrondissement de Biwong Bane, département de la Mvila, région du Sud.

Les populations sorties nombreuses, accueillent l’Administrateur Civil Principal en sons et danses. Le dépositaire de l’autorité de l’État dans la Mvila, débute sa tournée dans cet important arrondissement par un passage à Mélangue 3 où il découvre des activités agro pastorales et en encourage les initiateurs. L’escale de Mélangue 3 est de courte durée et participe plus de la prise du pouls de la Mvila profonde. Le Préfet et sa suite se dirigent par la suite vers Ngoazip dans le groupement de Mélangue Sud 1, où une importante séance de travail avec les populations les attend.

Accueil, Exécution de l’Hymne National, installation à la tribune de circonstance et début des activités. La première allocution est celle du Chef Supérieur de Mélangue Sud 1, SM Ondoa Joseph Martin. On peut découvrir tout de suite, qu’ici les problèmes ne manquent pas. Ils sont nombreux et couvent pour la plupart sur le nid des égos. Un des cas flagrants est celui du Magistrat Municipal Liboire Angono dont le récit des forfaits se fait en douce mais en boucle dans une foule craintive des représailles. Le Maire est visiblement à la tête d’un exécutif conflictogène qui ne favorise que bien peu la synergie des membres de l’élite autour du projet de développement de la Commune. Dans son allocution, le Chef Supérieur Mélangue Sud 1, SM Ondoa Joseph Martin invite sa population à taire les guéguerres pour se focaliser sur les initiatives de développement. Il pose le problème de l’insécurité, de la succession à la tête des chefferies traditionnelles, de l’absence d’une école technique dans le coin. Il soulève aussi le problème d’une école dont le décret d’ouverture a été signé il y a longtemps, mais qui tarde à ouvrir ses portes. Le Maire, impatient, saisit la brèche pour formuler une plainte virulente et accusatrice contre la délégation de tutelle qui, selon lui, empêcherait l’avancée des travaux : « J’ai offert gracieusement un terrain de 2500 mètres carrés pour le site de cette école. Mais pourquoi ça ne s’ouvre pas ? » claironne-t-il . Cependant, après explication, il apparaît que le décret de création ne peut conduire à l’ouverture d’une école que si le site est disponible et les bâtiments construits. Il incombe à la population et aux membres de l’élite de se mettre ensemble pour fournir le terrain nécessaire et construire quelques bâtiments pour qu’enfin l’établissement soit fonctionnel.  » 2500 mètres carrés sont insuffisants pour ouvrir une école » martèle le Sous-Préfet Segbe avant de poursuivre  » Trouvez un site et faites construire les bâtiments et je vous assure que dans les mois qui suivent, cette école sera fonctionnelle. Dans la politique de développement participatif, c’est ainsi que ça marche. »

Sur la problématique des chefferies traditionnelles, le Préfet Tam Likeng Richard Marcel prescrit le retour aux valeurs essentielles et le respect des rouages originels. En son sens, la légèreté et le flou dans la désignation des chefs traditionnels fragilise le développement car si l’institution traditionnelle est bancale, aucun développement fondamental ne peut se faire.

Aux plans économique et sécuritaire, le dépositaire de l’autorité de l’État dans la Mvila met en exergue le fait que l’agriculture en tant que pilier essentiel du développement économique dans la zone, doit être mieux pensée. » Le cacao se porte bien aujourd’hui et cela est un plus. Seulement, ne vous limitez pas à la culture du cacao. Diversifiez vos sources de revenus car il ‘est pas bon que l’on mette tous ses oeufs dans le même panier. Aussi, quand vous avez vendu votre cacao, ne devenez pas des soulards et des irresponsables. Soyez responsables, envoyez vos enfants à l’école pour que demain d’autres grands noms comme le Ministre d’Etat Léopold Oyono, fils d’ici dont la mémoire est vénérée, ou encore M René Owona, viennent d’ici. Pour mieux bénéficier du fruit de votre labeur, évitez ce qu’on appelle ici le coxage car le coxeur n’achète pas au prix régulier et homologué. »

Tam Likeng Richard Marcel porte aussi le message de sa hiérarchie qui invite les populations à se faire inscrire sur les listes électorales.

La phase de Mélangue Sud 1 se poursuit par la visite du centre Zootechnique. Un centre que le Préfet découvre abandonné par le fonctionnaire de l’État affecté dans le service. Même s’il est sur place lors de la visite, le fonctionnaire en question n’a pas d’arguments pour justifier son abandon.

La visite de Mélangue Sud 1 se termine par le passage à la radio Communautaire Nkolabatoe FM dont l’édifice et l’équipement, à la pointe de la technologie, sonnent comme une présence intruse dans le concert bucolique de cette zone rurale. La promotrice Mme le Commissaire Divisionnaire Cécile Oyono (veuve du feu Ministre Ferdinand Léopold Oyono), nourrit pour la structure des ambitions qui se lisent clairement dans la qualité de l’infrastructure, des équipements et de l’investissement humain qu’elle consentit pour faire fonctionner la radio. Elle voudrait, à la longue, associer à la radio classique, une extension web. Le but est de contribuer à l’éducation des masses et de lutter contre le chômage en créant à la base quelques emplois pérennes. On peut comprendre qu’elle ait envoyé les employés de la radio se faire former pendant quelques temps à l’Institut De Formation Et De Conservation Du Patrimoine Audiovisuel De La CRTV à Yaoundé, question de leur donner les outils nécessaires pour mieux se pouvoir dans ce monde médiatique dont le dynamisme est sans pareil. Le Préfet accepte volontiers de passer sur les antennes pour porter le message de concorde, de paix et du vivre ensemble aux populations de l’arrondissement. Il ne manque pas lors de l’interview de dire sa grande admiration des initiatives comme celle de la mise en place de cette radio.(suivre un extrait de son passage ici https://youtu.be/-qSXU2FEoLE?si=-0OGz_g9V7s7DSRQ

La suite de la tournée se fait à Mélangue Sud 2 , un groupement dirigé par SM Fernand Awa, Chef Supérieur et Président des Chefs traditionnels du département de la Mvila. Le problème majeur ici est celui de la succession à la tête des chefferies traditionnelles. Le préfet instruit le chef de se rapprocher du Sous-Préfet afin qu’ensemble ils puissent élaborer des stratégies pour faire respecter la loi et les coutumes dans le processus de désignation des chefs traditionnels. Après avoir fait un arrêt citoyen pour rappeler l’importance de l’exécution de l’Hymne National » Je me suis opposé à ce que l’on exécute l’hymne national à moitié car cela ne se fait pas. Cette pratique qui tend à se vulgariser n’est encadrée par aucune loi et aucun texte. L’hymne National est sacré et ne saurait être chanté à moitié. L’hymne national porte le message fondamental de notre patrie, c’est un moment d’expression de son attachement aux Institutions de l’État, aux idéaux, à l’histoire, au patrimoine, à tout le cheminement qui fait que nous appartenir s à ce bel État qu’est le Cameroun. Alors, non on ne peut pas exécuter l’Hymne National à moitié sous prétexte que l’on est rendu à l’après-midi. Pourquoi quand les Lions indomptables jouent dans la nuit on n’exécute pas l’hymne national à moitié ? »

Le Préfet Tam Likeng revient sur l’invitation à s’inscrire sur les listes électorales, la nécessité de travailler de manière consciencieuse et déterminée. Il relève ici l’importance de reconnaître les efforts de l’État qui a pourvu depuis longtemps Biwong Bane d’une route bitumée sur une bonne trentaine de kilomètres. » Il faut entretenir cette route. J’ai remarqué en passant que vous aviez nettoyé les bords de la route avant mon arrivée , ce qui est encourageant . Mais chères populations, leurs Majestés, celà ne doit pas seulement être à des occasions où le Préfet est en tournée. Cela ne doit pas être pour moi mais pour nous tous, pour vous. Car c’est en voyant comment vous gardez bien ce qui vous a été donné que l’on peut penser à donner de nouveau. Je suis là , prêt à donner le meilleur de moi et à faire correctement mon travail. Pour celà, j’aurai besoin d’une population disposée à nous accompagner, à jouer pleinement son rôle dans cette initiative particupative. »

Comme lors des autres étapes, la parole a été donnée aux populations pour poser leurs problèmes au Préfet, mais aussi aux délégués départementaux. Avec pédagogie et simplicité les échanges permettent de conclure cette étape.

Preston Kambou

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