
L’être au monde de l’africain dans ses fondamentaux appréhende le vivre-ensemble comme l’ultime philosophie de vie sans laquelle la réalisation de soi n’est qu’un rêve hors de portée. La maxime : « Une seule main ne peut attacher un paquet» rend bien compte de celà. Dans la pratique en effet, les ripostes paysannes aux crises diverses ( Jean-Marc Ela le développe bien dans Quand l’État pénètre en brousse), mais aussi leurs projections prospectives témoignent mieux de ce réflexe à se mettre ensemble pour conquérir l’idéal. Le Cameroun étant L’Afrique en miniature, la réalité de ce réflexe, même dans sa déclinaison mondialisée, y est plus que visible. On peut donc comprendre que ses villes apparaissent comme les scènes les mieux adaptées pour jouer ce spectacle plein air qui en alliant Théâtre, masques, marionnettes et danses cherche à raviver la flamme du vivre-ensemble, de la paix et de l’attachement aux valeurs positives.
Njangui-ensemble, comme un grand appel à se souvenir de la communion de destin, tire sa source de L’expérience des tontines, on dira Njangui : « Ikono », «tchwa» ou «Ntchoua» , « adh’achi » , «Issouaine» etc selon les langues… Peu importe la lexie , la charge symbolique demeure celle de la mise en commun. Le njangui invite à «mettre ensemble», à «cotiser» , à « réunir », à «tontiner», autant de verbes qui trahissent l’esprit associatif qui fonde la vie en contexte camerounais.
Ainsi, le Njangui sonne comme la colle de la paix et du vivre-ensemble destinée à renforcer davantage les lien d’union de destin qui tiennent ensemble les différentes tributs au Cameroun.
Prévenir la décadence sociale et la disparation de l’humain
NJANGUI-ENSEMBLE s’annonce comme le spectacle dont l’existence a nécessité de plonger dans la réalité ancestrale mais aussi contemporaine du Njangui pour trouver les ingrédients de la création. Il ouvre les portes, construit des ponts et fait tomber les barrières d’un cloisonnement qui nous perdrait à termes. C’est peut-être la raison de ce mélange dans le choix des compagnies : théâtre fragile ( Allemagne); piccolo teatro ( Italie ); théâtre de la ville ( France); théâtre en folie; Zouria théâtre ; Coni Zing; Visionary Theatre Troupe ; ITTA et Cak’Art ( Cameroun). C’est donc une sorte de grande réunion familiale dont les assises, offrent une tribune pour discuter des problèmes de famille, du village, du pays, du monde et se passer des nouvelles portantes pourquoi pas ? Si on convient avec Sénèque que la vie n’est qu’une scène de théâtre, chaque acteur dans on rôle contribue donc à peindre dans l’imaginaire que demain sera meilleur. Ainsi qu’on peut lire dans le projet, « Pour y arriver, les corps des comédiens sont mis à contribution. Chacun
va chercher dans son rêve et dans le
vécu des urbanités intérieures et extérieures. Le mouvement général est à trouver à partir des spécificités. La priorité est donnée au mouvement du corps de façon singulière,
mais aussi l’engagement collectif. Plusieurs mouvements dynamiques par étapes successifs sont à créer. »
Njangui-ensemble est le grand prétexte et le grand spectacle de la vie qui se désagrège, d’une vie faite de communautés qui semblent avoir viré le « commun » qu’il y a dans communauté. Le but ultime ? Engager une danse générale de la réappropriation des sonorités de survie dans des carrefours de l’inaudible à Yaoundé, Douala, Bafoussam, Ebolowa etc. . . Njangui-ensemble c’est un grand Njangui à ciel ouvert auquel tout le monde peut participer à condition d’être là. À Ebolowa le rendez-vous est pris pour le lundi 23 Septembre 2024 au centre ville à partir de 14h30. Soyez au rendez-vous !!
Preston Kambou
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