La Photographie Professionnelle à l’Épreuve de la Dictature du Téléphone Portable

Ce 24 octobre 2024, lors du festival « Des Causes Nobles » à la salle des Conférences de l’Hôtel Téclaire à Dschang, ( Ouest -Cameroun), Prospère Mekem, connu sous le nom de Pérez, a partagé son expérience et ses réflexions sur la photographie professionnelle.

Photographe depuis qu’en 1990 il tombait au hasard sur un appareil photo et se passionnait pour cet art, Pérez a évoqué un sujet brûlant et actuel au Festival des Causes Nobles à Dschang, Hôtel Téclaire, celui de : « _La photographie professionnelle à l’épreuve de la dictature du téléphone portable ». Dans un monde du tous photographes, l’artiste a permis aux festivaliers, ainsi qu’il permet ici aux lecteurs, d’explorer l’histoire de la photographie, d’en cerner l’importance et d’envisager le métier comme l’expression d’une compétence qui ne saurait se faire loin de la formation et de la collaboration. Il l’a martelé, la photographie respecte des canons et obéit à un code éthique et déontologique loin duquel l’on ne peut œuvrer qu’en charlatan égaré dans le monde de la photographie. L’exposé de Perez a aussi permis d’envisager des perspectives d’avenir pour les photographes dans un monde dominé par les smartphones.

Un Voyage dans le Temps : L’Histoire de la Photographie

La photographie existe depuis un peu plus de deux siècles, bien avant que Nicéphore Niépce n’immortalise le premier cliché en 1824. À cette époque, la photographie était un art et une science en pleine émergence, réservée à quelques élus. Au fil des ans, le développement technologique a permis à la photographie de se démocratiser de se vulgariser, allant des premières plaques de verre aux appareils photographiques modernes.

La Montée en Puissance des Smartphones

Presque tout le monde possède un smartphone équipé d’une caméra performante. Cette démocratisation pose un véritable défi pour les photographes professionnels. Pérez souligne que la facilité d’accès aux outils photographiques n’a pas nécessairement conduit à une augmentation de la compétence et de la créativité. Les images capturées par des amateurs, bien qu’elles puissent être techniquement séduisantes, manquent souvent de narration et de profondeur artistique.

Se former pour se conformer et mieux exprimer son talent

Dans un contexte où les téléphones portables dominent et où le tout venant pense qu’être capable d’utiliser un appareil photo suffit pour se prévaloir du titre de photographe, la formation des photographes devient essentielle. Pérez insiste sur la nécessité d’apprendre non seulement les techniques traditionnelles de la photographie, mais aussi d’explorer les aspects narratifs et émotionnels de cet art. Il met en avant des programmes de formation qui peuvent aider les nouveaux photographes à se démarquer dans un marché saturé, surtout qu’aujourd’hui les possibilités de se former, de se documenter pour être plus performant sont diverses. Il déplore alors ce laxisme et cette oisiveté d’une nouvelle génération trop pressée et peut soucieuse de la dimension artistique de la photographie.

Collaboration et Communauté

Pour Pérez, la photographie ne devrait pas être un effort soliste et solitaire. La collaboration entre photographes, ainsi que l’échange d’idées , d’expériences et des perspectives, la disposition à fréquenter les expositions et à assister aux ateliers de renforcement des capacités, jouent un rôle crucial dans l’évolution du métier. Pérez propose des initiatives où les photographes se réunissent pour partager leurs expériences, organisent des ateliers, et créent des projets communs pour renforcer la communauté et ouvrir de nouvelles voies créatives. En son sens, même avec un ancrage au Cameroun, le photographe professionnel devrait aspirer à l’international.

Après le constat, quelles perspectives ?

Pour sauver la photographie professionnelle de l’emprise du téléphone portable, il est essentiel de réinventer la profession de photographe aujourd’hui. Cela pourrait impliquer d’explorer de nouvelles niches, de proposer des expériences immersives ou d’intégrer les nouvelles technologies, avec en sous bassement la formation, l’humilité et la capacité à être patient, à écouter les critiques et à rechercher l’idéal chaque jour. En élargissant leurs horizons, les photographes peuvent trouver des moyens d’intéresser un public toujours plus large car la photographie professionnelle est à un carrefour intéressant face à la montée en puissance des smartphones. Pour Prospère Mekem, il est crucial que les photographes s’adaptent, innovent et se forment continuellement pour préserver l’essence de leur art. À mesure que la technologie évolue, il est temps de redéfinir ce que signifie « capturer un moment » car la photographie est bien plus qu’un simple clic ; c’est une narration, une vision, un moyen d’évoquer des émotions. Le défi pour les photographes professionnels est donc de se démarquer et de prouver que leur art a encore sa place, même à l’ère numérique.

Preston Kambou

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